Plaisirs et frustrations de la lecture

Pas feutrés sur le plancher ciré.

Rayonnages compacts qui du sol au plafond racontent

Des vies roses ou multicolores.

Au travers du silence le bruissement de mots occultes,

Au travers de la pénombre des points de lumière jaune,

Je m’installe dans la bibliothèque du monde

Et choisis parmi ces tranches de livres usés

Mes prochaines heures d’évasion.

Embrasser les majuscules,

Respirer les virgules,

Occuper les pages

Et livrer les points finaux.

A la porte déjà rugit l’autodafé,

Je n’aurais pas l’occasion de lire toute la richesse des jours, non !

Mais laissez-moi le loisir de goûter les voluptés de la véritable liberté.


C’est ma participation aux plumes chez Emilie. Pour lire les participation des autres blogueurs/ses à cette édition, c’est ici.

Et retrouvez mes précédentes participation ici.

Virtuose en tout – Just kids de Patti Smith

Ma très chère Patti,

Merci. Merci pour la générosité avec laquelle tu soulèves le voile sur une relation si inspirante. Merci pour ta dévotion à l’art. Merci de donner un sens plus profond à l’existence.

Je te connaissais mal : certes, j’ai très tôt beuglé « Because the night » en yaourt mais en dehors de ça ? J’ignorais tout de la poétesse, de l’autrice, de la performeuse, de l’amoureuse. L’artiste totale.

Attention, cette vidéo est un choc d’une puissance redoutable !

C’est cet amour puissant qui m’a le plus frappée : amour de l’art, amour d’autrui, dans l’humilité et la confiance. Ton âme est belle.

Tu as mis en lumière cette certitude : être artiste est une évidence, un secret murmuré par les Dieux à celleux qu’il a choisi. Le courage tient dans le fait d’embrasser ce chemin par-delà les difficultés, avec modestie et conviction.

Mais, secrètement, je savais que j’avais été transformée, bouleversée par la révélation que les êtres humains créent de l’art et qu’être artiste, c’est voir ce que les autres ne peuvent voir.

Je voudrais que – en cette période troublée pour moi autant que pour le monde – tes mots m’aident à me défaire

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Nos distractions en temps de confinement

Même si l’issue du confinement commence à se faire sentir, nous avons commencé à spéculer hier soir : « T’imagine si on était confinés et qu’on n’avait pas internet ?!? »

Euh, non, en fait… j’ai vraiment du mal à imaginer… mais oui, un peu : on lirait davantage, on ferait plein de jeux de sociétés, on se doucherait une seule fois par semaine, on s’éclairerait à la bougie…

En réalité, on a bien profité (et on profite encore, on ne compte pas revenir « au temps d’avant » du jour au lendemain…) de cette parenthèse pour ressortir de vieilles BD, remplir nos liseuses de nouveaux ouvrages, regarder de (trop ?) nombreuses séries, déballer le matériel de couture et de tricot, redécouvrir des merveilles de loisirs créatifs et ranger le fond de nos placards !

La lecture

Je lis, je lis, je lis… j’ai toujours un livre avec moi et je n’éteins jamais la lumière de ma lampe de chevet sans avoir parcouru quelques pages. J’ai toujours aimé lire et je ne suis jamais rassasiée.

Bien sûr, il y a les livres de recettes (puisqu’on pâtisse en famille et qu’on végétérianise la plupart de nos repas aussi) et les livres de jardinage. Il y a quelques revues et des BD. Il y a les livres de méditation et d’éducation. Il y a des livres sur les surdoués et des romans, des biographies, des autobiographies, des récits, des nouvelles,…

Des milliers de pages chaque année et encore davantage par les temps qui courent 🙂

Les jeux (de société)

Sans enfant, nous aurions passé beauuucoup de temps à jouer. C’est une activité qui nous rapproche et à laquelle nous ne nous adonnons jamais assez !

En réalité, les enfants sont trop petits pour les « vrais » jeux genre Seven Wonders, Race for the Galaxy ou Code Name (en vrac et au hasard) et quand ils sont couchés, on a un peu de mal à se motiver…

Alors disons que côté jeux, c’est plutôt 7 familles et Uno mais c’est déjà pas mal 🙂 En dehors de ça, on passe aussi un temps Lire la suite « Nos distractions en temps de confinement »

Les mots et mantras de 2019 que je voudrais emporter avec moi en 2020

Je sais qu’il est déjà un peu tard pour les bilans mais je viens juste de refermer définitivement mon agenda 2019 : j’ai reporté les adresses importantes, reconduits les tableaux de suivis divers et variés, complété les listes de pense-bêtes jamais totalement écopées, admiré les gribouillages et petits mots des enfants, sauvé une ou deux photos et relus les pensées inspirantes que j’avais noté çà et là.

Je vous les partage en guise de vœux (et malgré leurs évidentes contradictions) :

La vie a beaucoup plus d’imagination que nous.
François Truffaut.

Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter.
Proverbe chinois.

La meilleur façon de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder.
Oscar Wilde.

Soyez à vous-mêmes votre propre refuge.
Bouddha.

Les filles sages vont au Paradis, les autres vont où elles veulent.
Samuele

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Tout un été sans Facebook – Romain Puértolas

Plongée dans l’absurde.

D’abord, on se retrouve à New York. Pas celui des séries télé, non, un bled paumé de l’Amérique profonde où les téléphones mobiles ne captent aucun réseau.

Le décor est posé.

tout_un_ete_sans_facebookC’est un polar sans aucun doute : une flic mutée pour mesure disciplinaire, un meurtre étrange, un commissariat où l’on s’ennuie et des personnages extravagants.

Pourtant, tout est raconté au 36e degré et je suis restée un peu dubitative tout le long du livre… Il est rempli d’un humour qu’on n’est pas forcé de trouver drôle.

Je me suis accrochée par Lire la suite « Tout un été sans Facebook – Romain Puértolas »

L’amie prodigieuse – Elena Ferrante

Ce livre est un poison.

amie_prodigieuseJe l’arrache de mes doigts calcinés pour écrire. Puisque seule l’écriture me permet de transcender le mal qu’il me fait.

L’amie de cet ouvrage fleuve, Lila, est une perverse narcissique dans toute sa puissance et sa nocivité. Elle a trouvé dans la narratrice la victime parfaite soumise et ravagée. Elle ne la maintient en état de survie que pour pouvoir continuer à l’utiliser, à la broyer, à piétiner ce qui reste de vivant en elle.

Tous ses actes, toutes ses intentions n’ont pour seul objectif que la destruction des autres. Celle d’Elena en particulier, celle de toutes ses fréquentations en général.

Lina ne se montre douce et câline, enthousiaste et souriante, délicieuse, intelligente que pour mieux les attacher puis les percute violemment de ce pouvoir destructeur incontrôlable.

Je ne supporte pas Lire la suite « L’amie prodigieuse – Elena Ferrante »

L’homme-dé (Diceman) – Luke Rhinehart

C’est un livre étonnant. Très dérangeant aussi. Vraiment immoral parfois.

luke rhinehart homme dé dicemanIl questionne puissamment le sens de la vie et les choix qui nous conditionnent.

Il est curieusement féministe et à la fois diaboliquement misogyne (publié en 1971, il porte en lui une vision du couple assez datée..).

Aux deux premières manches, les dés me firent accorder plus d’attention aux enfants ; je devais jouer au moins cinq heures par jour avec eux chacun des trois jours de mon week-end. (Quel dévouement ! Quel sacrifice ! Mères du monde entier, que ne donneriez-vous pas pour ne passer QUE cinq heures par jour avec vos enfants ?)

Délicieusement érotique et parfaitement dégoûtant aussi. Généralement Lire la suite « L’homme-dé (Diceman) – Luke Rhinehart »

Article 353 du code pénal – Tanguy Viel

Je le sais, mon écriture n’est pas assez imagée. Elle s’en tient aux faits et perd parfois en résonance.

article353Dans cet ouvrage, Tanguy Viel fait tout l’inverse. Il ne donne à voir que des images, les enchaîne et les multiplie. Pour une situation, un sentiment spécifique, on se paluche 3 ou 4 images différentes si bien que j’ai dû, à plusieurs reprises, remonter de quelques lignes pour trouver de quoi il était question.

Et pour raconter quoi ? Martial Kermeur a Lire la suite « Article 353 du code pénal – Tanguy Viel »

Le syndrome E – Franck Thilliez

J’ai découvert cet auteur par hasard : un jour de pluie à Lille (!), nous entrons nous réchauffer dans l’immense librairie de la Grand’Place, buttant sur une immense table consacrée à cet inconnu 😉

J’ai retenu son nom et il m’a fallu quelques mois pour qu’il remonte dans ma PAL.

le syndrome E - franck thilliez fleuve noirEn quelques mots : 2 héros – personnages récurrents de l’auteur – enquêtent sur 2 affaires connexes : un film troublant qui semble porter la poisse et un quintuple (!) homicide révélant une barbarie sans nom… Lucie Hennebelle et Franck Sharko s’épaulent pour mettre au jour un monde obscur fait de violence et de cruauté sous couvert de recherches scientifiques.

Le lecture est fluide : le style est travaillé sans être difficile à suivre. Malgré certaines formules un peu pompeuses, on décèle de jolies tournures, enthousiasmantes dans un polar !

Mais ses mâchoires restaient, pour le moment, bien trop paralysées pour fabriquer des mots tendres.

L’efficacité de l’intrigue est incontestable : beaucoup de noirceur, ce qu’il faut de gore, un léger excès de théorie du complot, un soupçon de sexe, quelques voyages et un rythme soutenu. Rien à dire, j’ai aimé. J’y reviendrai.

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