Aujourd’hui et après de longs mois de silence, je publie un article dans le cadre d’un évènement inter-blogueur sur le thème « Quelle est ma dernière révélation en yoga ? » organisée par le blog Adapter son yoga.
Si vous me suivez (ici mais surtout ailleurs !), vous savez que je ne vis presque plus que pour et par le yoga 🙂 C’est une révélation en soi : réaliser qu’une pratique peut devenir l’axe qui fait tourner vos journées, vos mois, votre vie en somme…
Ce n’est pas de ça dont je voudrais parler aujourd’hui. Je voudrais dire ce que le yoga m’a apporté vraiment dans la connaissance de moi-même et c’est une révélation récente malgré les années de pratique.
On entend souvent – et je l’ai moi-même répété – que l’intérêt n’est pas tant l’objectif que le chemin.
J’ai transmis ce message avec respect pour le message : se détacher des objectifs et agir sans attendre nécessairement un « retour sur investissement ». Mais j’avais tout de même un peu l’impression que c’était une façon de se consoler en cas d’échec… Avouons-le : après plusieurs mois à tenter Pincha sans réussir même à esquisser un semblant d’équilibre laisse un goût qui peut sembler amer, même si l’important est le chemin…
J’imaginais également que c’était une manière de rappeler de vivre au présent, de calmer cet esprit qui est toujours dans le regret ou l’anticipation… Chaque pas, aussi petit soit-il, devrait être célébré à sa juste valeur comme un rite de passage.
Je ne pense pas que tout cela soit faux mais je l’ai vu différemment la semaine dernière, alors que je parvenais avec difficulté à me mettre en équilibre sur la tête !
Comme quoi l’inversion des perspectives a vraiment du bon 😉
Je ne suis pas d’accord avec les commentaires blasés du genre : « Tu voulais réussir cette posture ? Tu l’as réussie… et maintenant ? »
Ce serait faux de renier l’allégresse ressentie lors de telles prouesses, surtout celles gagnées de haute lutte ! On se sent léger, satisfait, plein d’énergie et d’entrain… On est content.e, quoi 🙂
Oui, c’est l’ego qui parle. Non, ce n’est pas très yogi. Mais putain, c’est bon !
Ce qui est vrai néanmoins, c’est que cette sensation, finalement, nous est quelque peu familière : dans les études ou en cuisine, dans les relations humaines, au travail ou avec nos enfants, notre vie est jalonnée d’objectifs plus ou moins accessibles. Presque tous nos mouvements partent d’une envie, d’une intention, d’un projet… On sait la sensation d’achèvement et le bonheur que procure la réalisation de ces objectifs. C’est peut-être ce qui nous meut au départ d’ailleurs…
Seulement, certains de ces objectifs sont facilement atteints, pour d’autres, on abandonne purement et simplement. Nous faisons là le tour de ressentis connus et expérimentés.
Or ma pratique du yoga s’est récemment enrichie de la philosophie du yoga, qui permet d’accompagner la pratique physique, qui justifie la discipline et la persévérance, qui donne du sens à ce chemin.
Parce que c’est CE chemin-là qui est intéressant, celui qui nous incite à pratiquer tout en se demandant pourquoi on en est là, où on veut aller, quelle est notre motivation profonde et le sens de cette implication. J’aurais envie d’inventer un terme : le méta-yoga, c’est-à-dire tous les processus mentaux qui nous amènent sur le tapis.
Au détour de ces sentiers, j’ai découvert comment je me comporte face à la difficulté, combien le regard d’autrui me conditionne, comment j’appréhende les jours « sans », combien je suis vite découragée, où je trouve les ressources pour persévérer, comment je fais porter à mon entourage la responsabilité de mes choix, combien l’énergie d’un groupe me porte, à quel point mon enthousiasme peut être contagieux, l’importance d’avoir des figures d’attachement puissantes, comment j’avance, qui je suis…
Finalement, lorsqu’on s’engage sur cette voie, l’abandon n’est pas une option et c’est sur ce chemin d’obstination douce et ferme que l’on se découvre pour de vrai.
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Bonjour Euphrosyne,
Merci beaucoup pour ce partage et pour la réussite de pincha 🙂
C’est amusant, c’est mon prochain challenge pincha mais j’ai réalisé, ce matin même, que le chemin risquait d’être plus long que prévu. En effet, je n’avais encore jamais fait le dauphin (Ardha Sirsanasana) avant ce matin justement et j’ai bien senti, au niveau de mes bras, qu’il allait y avoir pas mal de pratique à faire ;-p
Saurais-tu me dire si la pratique du dauphin est importante pour la réalisation de pincha ?
Merci d’avance 🙂
Caroline
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Oui, oui, bien sûr ! Comme tu l’as senti, c’est une étape essentielle 🙂 Mais il faut surtout s’intéresser à ce que tu cherches en voulant atteindre Pincha ? Bonne quête !
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Merci pour ta réponse 🙂 Il va donc bien y avoir du travail !
Avec ta question, je m’aperçois que je n’attends rien de spécial de Pincha ni des autres postures. J’expérimente et je vois ce qu’il se passe… en général, ça coince ;-p puis je recommence et y vais petit à petit pour aller plus loin jusqu’à être à l’aise et ça prend souvent du temps ! ;-p
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Merci pour ce chouette partage d’expérience ! Ah mais tu t’attaques à Pincha direct aussi… pour moi c’est encore l’Everest, alors je profite de la vue en chemin 😉
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Non mais en fait, j’en suis très très loin 🙂 et pourtant, je « pratique » depuis 20 ans… sans même savoir que Pincha existait pendant 15 ans ^^ Bref, bref, il y a beaucoup de choses derrière le concept de « yoga » ! Et la vue en chemin est ce à quoi il faut prêter le plus attention, tu as raison.
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Un grand merci Euphrosyne d’avoir joué le jeu de cet évènement ! Tu me fais rire même quand tu racontes des choses sérieuses sur le yoga! J’adore!
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Avec plaisir ! ça m’a donné un prétexte pour revenir sur le blog et je suis ravie de l’avoir fait 🙂
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