Lire et transmettre… en numérique aussi ?!

Papaidi et moi appartenons à la catégorie des « grands » lecteurs puisque techniquement, nous lisons plus de 20 livres par an. Et, en ce qui me concerne, c’est le manque de temps qui me freine, jamais le manque d’envie. Il ne me vient nullement à l’idée de chercher le sommeil avant d’avoir parcouru quelques pages, de partir en vacances sans avoir sous le coude un minimum de 100 pages par jour (qui a dit que ce n’est plus vrai depuis que j’ai des enfants ?!?) ou de prendre le train sans un bouquin dans mon sac…

Je lis de tout avec une prédilection pour les romans : BD, beaux livres, ouvrages de développement personnel, grands classiques, essais, revues en tout genre, livres de recettes, romans graphiques, guides touristiques 😉 et même les prospectus que je ne jette quasiment jamais sans un coup d’œil… Bref, j’aime les mots et j’en ai fait un blog ici (qui manque d’attention mais qui a le mérite d’exister !)

Alors, pour transmettre ce goût à nos enfants, nous n’avons pas vraiment réfléchi : des livres, il y en a dans chaque pièce de notre appartement, en piles, en vrac, rangés parfois, planqués pour certains, sous les pieds du lit pendant mes grossesses et aussi aux toilettes, cela va sans dire 😉 alors MiniJoie les a manipulé très tôt comme tout ce qui passait à sa portée… Elle a d’ailleurs commencé par les manger et certains conservent les traces de ses dents !

Sa bibliothèque de littérature jeunesse a pris forme avant même sa naissance : pour moi, c’est un bonheur de dénicher une histoire savoureuse, des dessins éclatants, une collection exigeante… J’aime les toucher, les regarder, les lire dans ma tête comme à voix haute, les entendre et les transmettre. Aujourd’hui, elle aime écouter les mots qui s’échappent de ses ouvrages préférés, tourner indéfiniment les pages de ses recueils d’histoires du soir et montrer à son petit frère ses héros favoris.

Alors, j’aurais envie de dire : mission accomplie ! La suite nous réservera certainement des surprises : quel adolescent rebelle n’a pas refusé de s’attaquer aux ouvrages « au programme » ? Mais ici, nous n’en sommes pas là… Je dirais que la première étape qui consiste simplement à inclure les livres dans son quotidien est franchie.

liseuse ebook
Source Rémi Vincent

Pourtant, les livres coûtent cher et cela faisait déjà quelques années que je n’achetais quasiment plus que des poches (ça fait pas mal radine mais il faut savoir que je ne sais pas choisir : je rentre dans une librairie et si je sors mon portefeuille, c’est pour 4 ou 5 ouvrages minimum… dont je ne lis généralement que la moitié (voire moins…) donc je m’auto-punissais de ces achats compulsifs : si le bouquin prenait la poussière sur l’étagère, je culpabilisais moins !) Je me disais chaque semaine que je pouvais aller à la bibliothèque pour y trouver les dernières nouveautés – mais finalement, j’ai attendu que MiniJoie ait quelques mois pour découvrir les trésors des bibliothèques de la Ville de Paris… et puis j’ai eu une liseuse !!!

Au début, j’étais comme vous : je pensais que le contact des pages granuleuses, l’odeur de la colle du papier, le volume et le poids allaient me manquer. Que nenni ! (surtout le poids quand on part en vacances 😉 Je me suis totalement habituée à cet objet qui ne me quitte plus : le confort de lecture est excellent et dès qu’on a passé la frustration de ne plus « posséder » l’imprimé, on n’y trouve généralement son compte (pas d’exception dans mon entourage…) Il m’est même arrivé, alors que j’avais délaissé ma liseuse pour quelques pages d’une antique édition, plongée dans les entrailles de l’intrigue, de tenter de tourner la page par un clic de l’index sur la moitié droite de la page… ça ne marche pas :-/

Il parait également que les lecteurs sur liseuse ont davantage de difficultés à mémoriser la chronologie des événements décrits : situer l’une ou l’autre des péripéties de l’héro.ïne dans le premier tiers du volume de lecture permettrait de le recaser plus facilement au bon moment de son déroulement. D’où l’intérêt de continuer à laisser encore traîner une bonne quantité de bouquins dans notre salon et sur nos tables de chevet…

lecture partagée
Source thejbird

Mais dans ces conditions, je m’interroge sur la transmission… Pour le moment, MiniJoie partage ses lectures : elle regarde ses livres accompagnées a minima de notre regard approbateur, montre, échange, pose des questions et insiste pour qu’on lui lise toutes les lignes (ISBN compris « là, là, lis Maman ! » 😉 Il ne fait aucun doute que la littérature jeunesse n’a rien à craindre du numérique puisque le toucher, les couleurs et les dessins y occupent une place fondamentale !

Mais le passage vers un objet électronique qui virtualise la relation aux livres et incite encore une fois au zapping peut-il se nourrir de l’imitation ? MJ voudra-t-elle une liseuse noire comme Maman ou une violette comme Papa ? Et que mettra-t-elle dedans ? Comment apprivoisera-t-elle cet objet qui établit une relation exclusive et jalouse entre le lecteur et sa liste de lecture ? Les livres que je souhaiterais lui prêter ou lui conseiller ne passeront pas de main en main et n’auront plus leur histoire propre, celle du papier…

Je pense que cette inquiétude matérialise mon appréhension de voir grandir ma fille : un jour, elle choisira elle-même ses lectures, il n’y aura plus d’image que je pourrais commenter, elle se cachera sous ses draps pour regarder des ouvrages que je n’approuverais pas et puis un jour même, elle déménagera en emportant sa bibliothèque (je le lui souhaite en tout cas 😉

L’éveil à la lecture, finalement, c’est juste un bout de l’histoire de la vie…


macaron-rdv-education

C’est ma participation aux Jeudis éducation initiés par WonderMômes.

Retrouvez les autres participations sur le thème l’éveil à la littérature (livres etc), aux arts écrits (poésie etc) :


lecture parents enfants transmission kids reading
Source ThomasLife

Comment stimules-tu la curiosité littéraire de tes enfants ? (Oui, je tutoie aujourd’hui, on verra si ça marche mieux 😉 Comment s’est passé le passage vers la lecture solitaire ?

Et sinon, est-ce que tu utilises une liseuse ? Tu l’as adoptée ou tu as encore des réticences ? Des a-priori ? (Tu vois, tu as forcément quelque chose à me dire !!!)

15 commentaires sur “Lire et transmettre… en numérique aussi ?!

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  1. Livres papier ET liseuse ! Un peu de réticence au début pour la liseuse que j’ai vite adoptée.
    Je garde le plaisir du livre papier quand j’en ai envie et en liseuse quand c’est plus pratique (en voyage ou déplacement par exemple) et si un livre sur liseuse m’a vraiment marquée, je me l’offre aussi en version papier…
    Pour les enfants, ils sont nés avec le numérique, donc pas de problème, c’est liseuse et quand ils sont accros à une série c’est en version papier, donc la transmission se fait très simplement. Et voilà 🙂

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  2. Moi aussi je l’aime ma liseuse, surtout pour les romans de fantasy au format dictionnaire 🙂 Quand je relis de vieux livres papier, je râle parce qu’ils ne tiennent pas ouverts tout seuls, et que je ne peux pas lire dans n’importe quelle position dans mon lit ou sur le canapé (et pourtant, je les aimais les livres papier !!).
    L’écran de ma liseuse ne me fatigue pas du tout les yeux, j’ai arrêté de remplir les étagères, mais l’argument imparable, c’est le poids. Pour ce voyage-ci, je n’ai pas emporté un seul roman papier, toute ma bibliothèque est dedans. Et quand je veux un nouveau bouquin, une connexion wifi, 30 secondes, et je l’ai 😀

    Au-delà du débat entre celles qui ont une liseuse et celles qui n’en ont jamais testé, j’aime bien ta réflexion sur le fait que grâce aux liseuses, la bibliothèque devient complètement privée.
    C’est vrai que ta fille choisira ses lectures sans toi et qu’elle pourra te cacher des choses… quand elle aura une carte bleue 😀
    D’ici là, qui c’est qui aura la main sur son compte kindle/kobo/autre ??

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    1. Tu veux dire qu’elle ne saura pas comment faire pour télécharger toutes sortes de fichiers illégaux, qu’elle ne sera pas capable de naviguer sur le darknet et participer à des trafics en tous genres… mouais… on verra 😉 mais je pourrai la menacer de ne pas lui acheter la dernière liseuse à la mode en effet !!

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  3. Pas encore de liseuse mais l’idée me tente, en théorie, je ne suis pas contre. Je me suis abonnée a une appli de magazines pour faire le test sur la tablette mais je vois que je n’ai pas envie d’y aller. Une liseuse c’est différent d’une tablette niveau fonctionnel? Je pense que reprendre un écran une enieme fois et pour un moment lecture ne me dit rien, je passe tellement de temps (telephone, ordi au boulot) que pour moi un moment lecture va de paire avec un moment de décrochage des écrans. Même si je trouve l’idée de la liseuse géniale, surtout qu’au Qatar je ne trouve pas grand choix de romans! Je bloque un peu malgré moi…Super article au fait!

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    1. Fonce !!! Je ne comprends même pas comment tu n’as pas encore franchi le pas 😉 Selon moi, c’est très différent d’un « écran » : le rendu mat donne vraiment l’impression de lire sur du papier. Une liseuse est aussi monotâche : pas de notification, d’onglet Facebook ou quoique ce soit pour te distraire. D’ailleurs, la mienne est assez lente quand il s’agit d’aller chercher un ouvrage dans la bibliothèque et cela ne pose pas de problème puisque c’est occasionnel ! En fait, ça s’utilise exactement comme un bouquin : tu appuies sur un bouton et tu retrouves la page sur laquelle tu as piqué du nez la veille 😉

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  4. Nous avons lu très tôt des histoires à Miniplume et elle a libre accès aux livres donc elle s’y plonge volontiers ! Bientôt elle va apprendre la lecture et elle pourra lire toute seule, il me tarde de la découvrir lisant tranquillement 😉
    Comme chez toi, il y a des livres dans quasi toutes les pièces (et aux toilettes aussi 😉 )
    Par contre, la liseuse, je n’y arrive pas. Peut être le fait que je sois déjà derrière un écran une grosse partie de la journée. Alors pour Miniplume on verra par la suite

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    1. Ah tiens, c’est intéressant ! qu’est-ce qui te bloque dans la liseuse ? je trouve que l’encre électronique n’est pas fatigante du tout et j’oublie instantanément que je suis derrière un écran…

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  5. Je suis une grande lectrice aussi, du moins j’étais avant d’être maman. Aujourd’hui, mon rythme s’est nettement ralentit et je peine parfois à finir un livre. Il y’a 2 ans, j’ai reçu une liseuse pour Noël. J’appréhendais ma réaction, la perte du toucher, l’odeur des pages, la visualisation concrète de mon avancement dans le livre. Et puis… finalement je suis devenue fan de ma liseuse : légère avec pourtant une bonne cinquantaine de livres dedans, rétroéclairée, parfaite pour lire le soir sans déranger mon mari, je peux la tenir d’une main et lire à moitié couchée sans me vriller les cervicales (ce côté pratique m’a beaucoup servi quand je lisais en allaitant et tenant mon bébé d’un bras donc) … Bref, je l’aime, ma liseuse et ce n’est pas incompatible avec le fait de lire aussi, en parallèle, des livres papiers lorsque l’occasion se présente 🙂

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    1. Oh oui, je l’aime encore plus pendant mes looongues insomnies !!! Je peux lire sans déranger personne, sans bruit et sans lumière… En plus, je suis adepte des pavés (genre les classiques en 2 ou 3 tomes de 1000 pages 😉 et j’apprécie de ne pas me faire tomber le bouquin dessus quand je suis allongée et que je commence à m’endormir 😉

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  6. Je suis comme toi, je lis beaucoup ( essentiellement le soir avant de dormir ) et j’ai vite transmis ma passion à MiniJuin. Il y a des livres partout dans sa chambre, dont beaucoup qu’elle connaît par cœur, et nous l’emmenons à la bibliothèque en choisir de nouveaux 2 ou 3 fois par mois.
    Par contre je serais bien incapable de me passer du livre en tant qu’objet! J’aime trop l’odeur du livre neuf, le contact des pages et, surtout, le fait de pouvoir totalement me l’approprier ( en surlignant les passages qui me marquent par exemple ) et le conserver ( pour le relire quand j’en ai envie par exemple ). Je ne m’imagine absolument pas passer à la liseuse, c’est inconcevable pour moi ( même si j’admets le côté pratique de la chose ). Je trouve que ça déshumanise la lecture…

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    1. C’est à peu près ce que disent tous les lecteurs passionnés qui n’ont jamais essayé 😉 N’empêche (et je n’ai pas d’action chez Kobo, Sony ou Kindle 😉 : tu peux surligner sans problème (et ensuite, récupérer les passages par simple copier / coller 😉 et tu peux aussi stocker jusqu’à 1000 livres sur la liseuse et ensuite les emporter partout avec toi, tout le temps, tous en même temps 😀
      En revanche, ça ne remplace pas encore les beaux livres et les BD (même si certaines tablettes s’y essaient… je changerai sûrement d’avis !)

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