Je ne voulais pas d’enfant unique

Est-ce qu’on désire constituer une fratrie qui ressemble à la nôtre ? ou bien carrément faire tout l’inverse ? le résultat se situe certainement quelque part entre les deux…

J’ai un frère… mais beaucoup plus âgé, presque 7 ans d’écart ont créé un décalage que nous n’avons pas (encore ?) su colmater. Pourtant je me souviens que vers ses 18 ans, alors qu’il avait son propre appart, son indépendance, sa vie, il m’a sortie avec ses potes : petite collégienne coincée, d’une douzaine d’année, à l’acné dévastatrice… Je dis merci ! ça n’a pas dû être la meilleure soirée de sa vie… Bref, malgré quelques tentatives de part et d’autre, nous ne sommes pas proches.

Je ne peux pas dire que ça me manque. Je n’ai pas forcément envie de l’être : rapport à sa personnalité peut-être, à sa vie passablement différente de la mienne, au temps qui nous a inexorablement éloignés…

Pourtant, il était très important pour moi de donner des frères et sœurs à mes enfants, peut-être pour compenser ce vide que je ressens mais sans doute pas seulement. J’ai côtoyé des fratries nombreuses et joyeuses, des enfants d’âge rapprochés, solidaires et complices. J’ai eu l’impression que cette atmosphère était l’essence de la vie même.

family
Source Pink Sherbet Photography 

J’ai donc rêvé de grandes tablées, de chahut, de porte toujours ouverte, d’allées et venues, d’engueulades et de tendresse. J’aurais voulu 4 voire 5 enfants.

Mais à cette image idéalisée de la fratrie s’est substitué une réalité plus prosaïque : les études puis le boulot,  le temps qui passe plus vite qu’on ne l’aurait imaginé, l’amour qui ne s’installe pas, l’envie d’enfant qui ne germe pas… Finalement, j’ai parcouru ce chemin-là mais à un rythme trop lent pour qu’un projet de 5 enfants reste un minimum réaliste… Sachant que mes grossesses sont difficiles, qu’il faut bien faire bouillir la marmite et que j’ai eu mon premier enfant à 31 ans, même en continuant sur ce rythme improbable intenable de 1 enfant tous les 2 ans et demi, j’accoucherais du 5e à 42 ans… Rien n’est impossible mais je ne m’y vois pas !!!

L’idéal de la famille (très) nombreuse abandonné, il n’en reste pas moins que je n’ai jamais voulu d’enfant unique si bien qu’il a été clair tout de suite que, en faisant le projet de devenir parents, nous signions de fait pour 2 enfants minimum ! et même en cas de complication, j’avais signalé à Papaidi que je souhaiterais me tourner vers l’adoption.

Mais pourquoi donc une telle détermination ? Moi qui ne suis pas très famille, finalement, je révèle une vraie faiblesse de ce côté-là… J’ai l’impression qu’avoir un frère, une sœur ou plusieurs est une béquille indispensable pour affronter la vie : divorce, séparation, décès, maladie, handicap, etc. Ces liens du sang que l’on n’a pas choisi et qui nous sont tombés dessus à la naissance ont quelque chose d’immuable, de non négociable et… de rassurant !

Je voulais donc donner cette sécurité à mes enfants. L’idée – sans doute fausse mais tellement ancrée en moi – que quelqu’un quelque part vous est toujours attaché, redevable peut-être, plein de rancœur parfois, mais avec une empathie singulière, salutaire.

Après cette déclaration d’intention, je sais bien que le quotidien ne sera pas facile, qu’il y aura des crises et du rejet, de l’amour sans doute aussi… Je lirai plein de livre pour comprendre et améliorer. Il y aura des moments où je regretterai ce choix, où je me dirai qu’un enfant unique, ça doit être TELLEMENT plus facile !!! Et à la fin, peut-être que ces frères et sœurs se détesteront… Je n’y pourrai plus rien, ce sera à eux de décider du devenir de leur relation.


macaron-rdv-educationC’est ma (première) participation aux Jeudis éducation initiés par WonderMômes.

Retrouvez les autres participations sur le thème de « la fratrie » :

– « Maman, je veux un bébé petite soeur » par WonderMômes
– « Une fratrie imposée » par Poulpettes à paillettes
– « Mon frère & moi » par Renata du blog lesimages2renata
– « Je n’arrive pas à faire le deuil de ma maternité » par Maman Moderne Politiquement Incorrecte
– « Je ne voulais pas d’enfant unique » par Sweet Lolise (oh, on dirait qu’on est raccord 😉
– « Enfants rapprochés : entente et conflits » par Maman Mammouth
– « What if… Je n’avais eu ni frère ni soeur ? » par Papa blogueur
– « L’enfant unique » par Une pomme dans la vie
– « Une fratrie particulière » par Twins and us
– « La fratrie » vue par les Littles
– « L’enfant unique » par Bulles de Plume
– « Petit Frère » par Ma Bouille Et Moi
– « Enfant unique ou fratrie ? » par MamGrenouilles
– « Etre frère c’est compliqué ! » par Trucs de Papas
– « A 3, c’est mieux ! » par Mère débordée

Sur d’autres thèmes :
– « Motricité libre et parentalité positive » par Le Journal de Titouan

Bonne lecture !

22 commentaires sur “Je ne voulais pas d’enfant unique

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  1. Oh oui envie d’une fratrie pour mon petit loulou, j’ai tellement de bons souvenirs d’enfance (et de mauvais !!!) avec mon frère et ma soeur, mais une fratrie sans papa, ça ressemble à quoi…. bref bien tiraillée entre ces deux idéaux qui tapissent mes pensées 😉

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    1. C’est certain que ces choix sont plus faciles quand ils s’inscrivent dans un projet familial partagé avec le Papa… ceci dit, notre société nous donne des exemples merveilleux de familles loin des schémas traditionnels. Je pense qu’avec de l’optimisme (et du temps…), on peut tout espérer !!!

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  2. C’est la grande question que l’on nous pose fréquemment à MrJuin et moi maintenant que MiniJuin a 3 ans: « alors, c’est pour quand le petit deuxième? ». Ce à quoi je réponds franchement que ce n’est pas au programme. Je ne me sens pas capable, à l’heure actuelle, d’être maman de deux enfants et je refuse de mettre un deuxième enfant au monde pour le seul prétexte infondé que « les enfants uniques sont moins heureux que les autres » ( dixit ma chère mère, entre autres ) ou pour faire « comme les autres ».
    Comme pour beaucoup de choses, et pour la famille en particulier, je pense qu’il faut avant tout suivre son cœur et le mien me dit qu’il vaut mieux être la meilleure mère possible d’un seul enfant plutôt que la mère défaillante ( ce que je pense que je serais ) de deux ou plus.

    Mais comme rien n’est figé je changerais peut-être d’avis, et de conviction, dans quelques années 😉

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    1. Faire des enfants pour faire « comme il faut » ou « comme les autres » me parait être clairement une très mauvaise idée !!! C’est important que tu fasses passer ton ressenti avant tout pour ces choix de vie qui te concerne ainsi que ta fille… même si le temps peut effectivement faire évoluer beaucoup de choses 😉

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  3. j’aime l’idée de fratrie, de me dire que mes enfants ne seront vraiment jamais seuls même s’ils nous arrivent quelque chose avec leur père, mais surement parce que les accidents de la vie m’ont moi même beaucoup rapproché de ma petite soeur, je crois que l’on se construit toujours un peu par rapport à son enfance.

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    1. Notre enfance laisse des traces indélébiles, en particulier dans tout ce qui se rapporte à nos propres enfants… La grande différence d’âge avec mon frère a sans doute fait que je me suis souvent sentie seule, surtout lorsque mes parents ont divorcés, je ne voudrais pas faire vivre ça à mes propres enfants.

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  4. Je suis une fille unique qui certes a grandi avec ses cousins qui sont mes frères de coeur. La fratrie ne m’a jamais donné envie. J’ai une petite fille qui restera fille unique. J’ai envie de pouvoir lui faire découvrir plein de choses, voyager, aller souvent au resto, se payer de bonnes vacances et plus tard, la suivre financièrement: voiture, étude…Et peut-être aussi car j’ai un fond égoïste et un soupçon de conscience que l’on ne va pouvoir continuer à surpeupler la terre.
    Ce qui me fait sourire, c’est que l’enfant unique fait souvent tiquer les gens. Souvent j’entends dire alors quand allez-vous faire un petit frère ou une petite soeur à votre fille?
    Voilà ma pensée du soir.

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    1. Je comprends aussi ce point de vue. C’est certain que les enfants coûtent chers… et on n’a forcément pas la même vie avec un seul enfant ou plusieurs !! En revanche, je supporte mal les gens qui n’arrêtent pas de demander pour quand est le prochain… ce seront les premiers à s’offusquer si on dépasse ensuite le quota normatif !!! Libre à chacun de construire la famille qu’il veut et merci de témoigner pour l’enfant unique 😉

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  5. Hello hello
    Je suis d’accord, il y a un âge pour tout, mais ce n’est que mon avis…
    Moi aussi j’ai pensé à l’adoption, pas en cas où cela ne marchait pas mais en plus. On a accueilli un enfant orphelin pendant 11 ans tous les étés et certains Noëls.
    Et moi non plus je ne voulais d’enfant unique, pourquoi? D’une part, parce que je vous autour de moi tous ces adultes enfants uniques qui ont le POIDS de devoirs s’en occuper de leur vieux parents. Personne peux leur aider, ils sont tous seuls. Et d’une autre part j’ai vu comme cela se passait chez ma soeur… je ne trouve PAS cela si facile.
    Merci, c’est une jolie réflexion!

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  6. Aînée de 5 enfants, je ne me suis jamais sentie l’âme d’une maman de famille nombreuse :/
    Pour l’instant Miniplume est enfant unique mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve… d’autant plus que comme toi, l’adoption j’y pense depuis longtemps… alors on verra!

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  7. Je suis fille unique et jamais je n’ai voulu n’en avoir qu’un même si ma première grossesse m’avait bien refroidi. Devoir également tout assumer quand on est seule et que les parents vieillissent, c’est pas drôle non plus et heureusement que j’ai mon mari qui m’aide. J’ai grandu avec la fratrie de mes cousins et je les ai toujours envié 😉

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    1. Voir vieillir ses parents seul.e me parait une épreuve très difficile ! c’est bien une des situations auxquelles je ne voulais pas laisser mon enfant se confronter… Un mari présent, c’est bien aussi 😉

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  8. Je partage beaucoup ton ressenti… j’ai deux sœurs et même si je ne m’entends pas avec l’une d’elle, je n’ai jamais pu imaginer avoir un enfant unique. De son côté mon mari est fils unique et il aurait aimé avoir des frères et sœurs, donc on était d’accord sur « plusieurs ». Je voyais plutôt 3 enfants, lui me parlait 4, 5, pourquoi pas 6 tiens ? Finalement, vu le temps qu’on a mis à faire le deuxième, je ne sais même pas s’il y aura un n°3… mais je suis soulagée maintenant à l’idée que mon fils aîné ne sera jamais seul.

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